Bonjour, à quelle fréquence partez-vous et combien de temps?
Anonyme a posé une question à La Marine Nationale
Catégorie: Equilibre travail/vie privée
Date: samedi, mai 25, 2019
Dernière révision: jeudi, juin 13, 2019
Quentin Y.
Chef de Central Opérations
Bonjour, il faut d'abord savoir comment se passe le "cycle" d'un équipage de sous-marin :
Tout d'abord l'équipage suit une période d'entraînement à terre sur simulateur pour parfaire ses compétences, s'ensuit la prise en charge du SNLE au retour de mission de l'équipage bis. Suite à cela, commence la période de maintenance et d'entretien du SNLE, dans un bassin généralement à sec, à l'île longue. Puis arrive le moment de la patrouille opérationnelle qui dure en moyenne de 60 à 70 jours. Pour information, ma patrouille la plus longue à été de 76 jours et ma plus courte de 49 jours. Après cette patrouille opérationnelle, le sous-marin est pris en charge par l'équipage bis et nous profitons alors d'une courte période de permissions, puis de soutien à l'équipage bis qui est alors en charge de la maintenance du SNLE à son retour de mer.
Après que l'équipage bis soit parti en patrouille opérationnelle à son tour, nous pouvons profiter d'une période de permissions.
Au retour de ces permissions commence le nouvel entraînement et un nouveau "cycle" commence.
L'ensemble de ce cycle dure environ 10 à 11 mois, mais cela dépend parfois du contexte.
Donc, généralement un équipage de sous-marin part en patrouille opérationnelle une fois dans l'année.
J'espère avoir répondu à ta question avec suffisamment de précision.
jeudi, mai 30, 2019
Guillaume T.
Instructeur rafale
En ce qui concerne la chasse embarquée, nous sommes soumis au programme du porte-avions. Nous avons des périodes d’entraînement en mer pour le bateau mais aussi pour les pilotes ( qualification initiale ou maintien de qualification). Les périodes d’entraînement sont variables entre 10 jours à un mois pour la plupart. Ensuite nous avons les opérations extérieures où là ce sont des périodes peuvent aller entre 4 mois et demi et 5 mois.
Le porte-avions représente la majorité de nos sorties mais lorsque le bateau est en entretien, ils nous arrivent de partir sur des bases extérieures ( comme des bases de l’armée de l’Air) pour s’entraîner sur des zones différentes. Il peut y avoir des opérations extérieures à partir de bases internationales comme un déploiement avec des rafales marine depuis la Jordanie.
N’oublions pas aussi le déploiement aux États-Unis pour une dizaines de rafales en 2018 avec 10 jours sur un porte-avions américain.
Nos déploiement sont très variés dans tous les cas.
J’espère avoir répondu à votre question.
mardi, juin 11, 2019
Herve L.
Technicien en radioprotection - Marin pompier
Bonjour,
En ce qui concerne la fréquence et la durée des missions sur un bâtiment de surface, plusieurs paramètres peuvent rentrer en compte.
Le type de bateau dans un premier temps : les forces de surface sont regroupées au sein de la force d'action navale (FAN) et peuvent être classées en sept grandes catégories :
- le groupe aéronaval autour du porte-avions
- la composante amphibie et ses portes hélicoptères amphibie
- les frégates qui assurent la protection des groupes ou opèrent indépendamment en mission de vigilance et de surveillance
- les bâtiments de guerre des mines, les bâtiments de souveraineté, déployés outre-mer ou dans des missions de prévention
- les bâtiments de soutien nécessaires à la permanence d'une force navale à la mer
- les bâtiments de service public et les bâtiments hydrographiques et océanographiques.
Dans un deuxième temps, il faut aussi prendre en considération la situation géopolitique mondiale.
Le dernier paramètre à prendre en compte est le cycle d'entretien du bateau.
La durée d'une mission peut donc varier de quelques jours (pour des essais en mer après une période d'entretien par exemple) à plusieurs mois (3 à 4 mois pour un déploiement du groupe aéronaval par exemple).
Donner une moyenne du nombre de jours de mer sur une année est donc un exercice compliqué. On peut le considérer dans une fourchette comprise entre 100 et 200 jours de mer par an.
Aujourd'hui, sur de nombreuses frégates et bâtiments océanographiques, il existe le double équipage, ce qui veut dire que le bateau peut être déployé sur une plus longue durée, mais avec une relève de l'équipage après environ 3 mois de mission.
Pour ma part, ma plus longue mission a duré 4 mois et demi, lors d'un déploiement de frégate dans l'océan pacifique.
Il ne faut pas être effrayé par la durée d'une mission, c'est une expérience très enrichissante humainement et professionnellement. De plus, même en étant déployé sur durée longue, on a toujours la possibilité de garder le contact avec nos proches.
J'espère avoir répondu à votre question.
jeudi, juin 13, 2019
Antony V.
Bonjour, de mon côté j'ai passé 15 ans sur des frégates, bâtiments amphibie porte-hélico, chasseurs de mines. Dans les forces de surface, la norme de jours de mer / an dépend de la taille du bateau et de ses missions. Plus le bateau est gros plus, il part longtemps car il est endurant mais il reste alors aussi plus longtemps à quai au retour. Sur frégate, ma plus longue mission a duré 6 mois (4 devenus 6 pour des raisons géopolitiques en 2003 quand les USA ont attaqué l'Irak de Saddam Hussein). Ça semble long, ça l'est certains jours mais en général, on est au cœur de l'actualité alors le temps passe vite et c'est grisant. Pour les familles c'est plus long mais aujourd'hui les bateaux sont reliés téléphone et Internet alors on peut appeler, voir et entendre les siens fréquemment. Une frégate ou le PA partent en moyenne 120 à 150j/an soit moins de 6 mois cumulés. Sur chasseur de mines, je partais plus souvent mais moins longtemps. Les petits bateaux ont une autonomie moindre et sont plus éprouvants physiquement. Alors on revient plus souvent à quai. Un chasseur de mines navigue environ 70j/an mais part régulièrement 3-5 jours. C'est souvent dur de partir, on a toujours qqchose ou qq1 à quitter, un truc qu'on voulait faire. Pourtant, dès 1j en mer, le boulot, la mer, l'action prennent le dessus et on en vient à regretter les périodes de mer où tout est plus facile (pas de bouchon en voiture, pas de mauvaises nouvelles via les infos, pas d'imbéciles croisés au détours d'un feu grillé, d'une incivilité en ville...). Les escales sont aussi des moments hors du temps, hors de ses propres références. Cela équilibre largement les absences.
De votre côté, avez-vous peur de partir de chez vous plusieurs jours ? Pensez-vous y arriver ? Souvent, il suffit d'essayer ...
jeudi, juin 13, 2019
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